L’épopée franco-albertaine…

3 décembre 2013

L’épopée franco-albertaine…

Lorsque l’on parle de l’histoire de la francophonie albertaine, le sujet dépasse parfois l’imagination… Que ce soit l’histoire des premiers Voyageurs et coureurs des bois, en passant par l’arrivée des premiers pionniers, et la participation des francophones albertains aux grandes guerres du 20e siècle, au luttes pour la gestion scolaire des années 1990 ; c’est une histoire qui mérite d’être célébrée, racontée, chantée, louangée (ok, je m’emporte)… mais surtout enseignée…

Lorsque je suis assis à ma table le matin en grignotant ma toast au beurre de pinottes, c’est l’apport de l’histoire de la francophonie albertaine qui me permet d’écouter l’illustre Rudy Desjardins, animateur de l’émission radiophonique matinale de Radio-Canada ; de lire mon hebdomadaire franco-albertain préféré (ok, ok… je sais qu’il n’y en a qu’un…) tout en écoutant mes enfants se préparer pour leur journée scolaire en français.

En effet, les luttes des années 1940 pour la radio francophone en Alberta ont éventuellement mené Radio-Canada à acheter la radio qui fut implantée en 1949. Le journal Le Franco, issu du journal La Survivance, célèbre cette année ses 85 ans d’existence. En ce qui concerne l’éducation en français en Alberta, mes enfants en profitent suite à l’obtention de la gestion scolaire francophone en 1991.

Les connaissances que nous apporte l’histoire sont essentielles car non seulement elles répondent à certaines questions existentielles (D’où viens-je? D’où viennent mes collègues? Pourquoi suis-je minoritaire? Crystal Plamondon vient-elle vraiment de Plamondon? Etc.), mais aussi nous expliquent l’engouement que nous avons pour le développement de notre communauté et notre survie linguistique. L’histoire nous indique le trajet que nous avons déjà parcouru en tant que communauté de « langue officielle en situation minoritaire (les guillemets soulignent le fait que j’abhorre cette expression avec une passion dépassant largement les normes…) mais aussi, en une certaine mesure, une stratégie qui nous préparer à l’avenir. Connaitre son histoire et celle de sa communauté n’a jamais fait de tort à quiconque…

C’est le 30 novembre 2013 que la nouvelle Société historique francophone de l’Alberta tenait sa toute première Foire de l’histoire. Établie en septembre 2012 (donc toujours flambant neuve !), cette société complète présentement un inventaire non seulement des programmes et services disponibles au sein du secteur historique francophone en Alberta mais aussi un inventaire du patrimoine actuel (édifices, livres, musées, etc.). La Foire ciblait aussi l’identification de certaines priorités pour la petite dernière des associations francophones.

Tel que mentionné dans le premier paragraphe (vous pouvez vérifier…), le sujet est énorme… Ou commencer ? L’histoire des francophones en Alberta remonte à 1743 lorsque les fils de Pierre Gaulthier de Varennes, sieur de la Vérendrye découvrirent les montagnes Rocheuses. Je me suis toujours demandé où étaient ces mêmes montagnes en 1742… Ce fut ensuite l’époque des voyageurs et coureurs de bois qui, pour la plupart, ne sont venus dans nos contrées que pour appauvrir la diversité faunique et élargir le pool génétique local avant de rentrer chez eux… Née en 1780, Marie-Anne Lagimodière (née Gaboury), est réputée comme étant la première femme blanche née dans ce qui est aujourd’hui l’Alberta (impossible à confirmer, j’y étais pas). De 1800 à 1875, diverses congrégations religieuses sont venues partager la Bonne Nouvelle avec les populations locales qui n’en demandaient certainement pas tant… Ces congrégations religieuses sont à l’origine des fondations de nombreuses communautés francophones éparpillées à travers la province : Saint-Albert (qui célébrait son 150e anniversaire en 2011), Legal, Saint-Paul, etc. L’arrivée de nombreuses familles canadienne-française et franco-américaines contribua énormément au développement de l’Alberta… Et, ensuite… bon, je ne vais pas faire l’encyclopédie de l’histoire francophone en Alberta… Il existe d’excellents livres sur le sujet par, entre autres, France Levasseur-Ouimet et Nathalie Kermoal.

Outre la narration des divers faits historiques et personnages peuplant l’histoire de la francophonie en Alberta, comment prioriser un secteur si vaste ? La crainte de perdre des vestiges historiques a mené à des discussions intéressantes sur la nécessité de savoir archiver. En effet, il est fort probable que des documents d’histoires languissent dans des boites oubliées dans des garages, mansardes et sous-sols. Comment suffisamment intéresser les gens à l’importance de l’histoire pour qu’ils se mettent à fouiller chez eux et archiver ce qui pourrait s’avérer être utile ? Le hic qui était apparent lors de la Foire est que le concept de ce qui est « histoire » est méconnu. L’histoire ne se limite pas à ce qui a été réalisé par nos ancêtres mais peut aussi comprendre ce qui s’est passé hier…

De plus, et c’est mon gros grain de sel, l’histoire se limite aux grands de ce monde et ne tient pas compte des vies de Monsieur et Madame Toutlemonde qui pourtant ont bel et bien vécu eux aussi. De grands hommes tels que l’investisseur J.H. Picard et le juge Charles Borromée Rouleau avaient des épouses et contemporains. Les seules traces de ces personnes se retrouvent dans nos cimetières et pourtant ils ont bel et bien vécu, travaillé, fondé des familles, et contribué eux aussi à leurs communautés…

Nous faisons tous partie de l’histoire car chaque journée se fond en une autre et qu’elles sont toutes remplies d’impacts divers… L’appréciation de l’histoire francophone en Alberta ne doit pas être une activité passive… Longue vie à la Société historique francophone de l’Alberta !

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Commentaires

T.Soufi
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Tres bien compose tres bien pense et meme tres emouvant.Bravo continuez! j aime vous lire car c est une histoire qui emane des tripes.
Amicalement
Taib Soufi