Saint-Paul, Alberta – en évolution…

30 juin 2014

Saint-Paul, Alberta – en évolution…

Centre culturel de Saint-Paul

L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), organisme porte-parole de la francophonie albertaine, est un organisme provincial avec quatorze bureaux régionaux.  Ces bureaux, aussi appelés régionales, couvrent la province de Lethbridge à Fort McMurray (presque 1000 km !)

Chaque région francophone a son caractère propre, rendant toutes généralisations pratiquement impossibles.  Les communautés du nord, Plamondon, Saint-Paul, Bonnyville et Falher,  sont essentiellement agricoles avec des communautés francophones bien enracinées mais vieillissantes.

Le nord-est de l’Alberta fait partie des régions rurales albertaines touchées par le dépeuplement rural.  La ville de Saint-Paul est une agglomération, un bourg, d’environ 5 800 habitants, dont 12 % de francophones, située à 196 km au nord-est d’Edmonton.  Au fil des ans, l’agriculture a décliné et nombreux sont les francophones qui ont quitté pour d’autres régions, principalement Edmonton.  Il est en effet assez facile de rencontrer au sein de la francophonie d’Edmonton, des gens originaires de Saint-Paul.

J’adore me rendre à Saint-Paul…  Rien de plus beau après presque deux heures de voiture de voir le clocher de l’église se pointer à l’horizon…  À l’église, on vire à droite et on est arrivé au bureau de la régionale.

Comme c’est le cas dans plusieurs autres régions, la régionale de Saint-Paul essaie, tant bien que mal, à rassembler la communauté francophone locale.  À Saint-Paul, l’ouverture de l’École du Sommet, école francophone, en 1990 a grandement contribué à freiner le taux d’assimilation des francophones.  Quoiqu’il n’est pas possible de vivre uniquement en français à Saint-Paul (réalité albertaine oblige !), il est possible de participer à de nombreuses activités qui se déroulent en français.  Ces dernières, coordonnées soit par l’ACFA régionale ou l’école, attirent même un nombre grandissant de francophiles.  La Cabane à sucre annuelle et le lever du drapeau franco-albertain en mars,  la Veillée des moissons en octobre, les 5 à 7, et les spectacles « Chemins chez nous » n’en sont que quelques exemples.  Le petit journal mensuel, le Dirigeable, informe régulièrement la francophonie locale sur tout ce qui s’y passe…  Les jeunes finissants de l’École du Sommet ont créé un groupe rock, Évolution, qui semble avoir le vent dans les ailes…  La régionale félicite ses bénévoles annuellement et ce n’est pas les gens à remercier qui manquent…  La communauté de Saint-Paul a toujours été une communauté modèle pour plusieurs raisons : le dévouement, la disponibilité, la passion et la persévérance des membres de sa  communauté ont grandement contribué non seulement à la survie du fait français à Saint-Paul mais aussi à son essor !

Vu toutes ces activités, le dépeuplement rural ne semble pas avoir un impact.   Le succès de ces activités est trompeur…  De nombreux jeunes en quête d’emploi ou d’études supérieures continuent à quitter la région.  Malgré la forte participation aux activités, la régionale éprouve de la difficulté à trouver des membres pour son conseil d’administration.  Certaines personnes y siègent depuis des années faute de remplaçants.  Le conseil d’administration du musée historique, ne voyant pas de relève à l’horizon, songe à soit fermer ses portes ou s’amalgamer avec un autre musée municipal anglophone.

Jusqu’à tout récemment, la population francophone de Saint-Paul était assez homogène.  Hormis quelques Européens venus s’y installer, la francophonie locale était majoritairement franco-albertaine.  La francophonie locale s’est un peu agrandie au courant des dernières années en profitant de l’arrivée de quelques familles acadiennes, maghrébines et africaines qui, quoi qu’elles participent régulièrement aux activités offertes par la communauté, n’ont pas encore suffisamment d’enracinement pour en comprendre l’importance de la coordination.

Pour les rejoindre, la régionale devrait accentuer ses démarches de recrutement vers le corps professoral de l’École du Sommet où certains membres de ses familles atterriront soit en tant qu’étudiants ou employés.  Une autre piste serait de déléguer la coordination de quelques activités axées sur la jeunesse ou le culturel aux jeunes afin de les initier aux rudiments de la coordination communautaire.  Serait-ce les débuts d’une solution au dépeuplement de nos communautés francophones ?  Seul le temps nous le dira…

Saint-Paul

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